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Diplomatie et neutralité suisse : une lueur d’espoir ?

Après la déconvenue du Bürgenstock en 2024 et des négociations tarifaires cette été, le Conseil fédéral semble vouloir se racheter en promettant l’immunité à Vladimir Poutine en cas de venue en Suisse. Bien qu’il semble être trop tard, la notion de neutralité paraît revenir à l’esprit de Berne.

La neutralité sacrifiée

La Suisse n’est plus perçue comme un havre de paix et de dialogue respecté à travers le monde. Depuis plusieurs années, le Conseil fédéral a multiplié les faux pas en matière de politique étrangère : sanctions copiées sur Bruxelles, alignement automatique sur l’OTAN, sommet du Bürgenstock qui s’est voulu grandiose mais n’a été qu’un exercice de communication unilatéral sans portée réelle. Tout cela a gravement affaibli notre crédibilité internationale. La neutralité, pilier de notre histoire et de notre prospérité, a été sacrifiée au nom de la complaisance envers l’Union Européenne et les grandes puissances. Or, une Suisse qui renonce à sa neutralité perd sa force et n’est plus qu’un petit pays, réduit au rôle de spectateur et de suiveur.

Retrouver courage et autonomie

La récente annonce concernant une immunité pour Vladimir Poutine, loin d’être un « cadeau » fait à Moscou, peut tout de même marquer un tournant. En garantissant un cadre sûr à tous les dirigeants, la Suisse se replace dans son rôle traditionnel : celui de médiateur impartial. C’est cette posture courageuse, parfois incomprise, qui a fait notre force au fil des siècles. Mais pour que ce geste ne reste pas isolé, il faut un véritable retour à la neutralité intégrale : refus des sanctions automatiques, indépendance totale vis-à-vis de l’Union européenne, et une diplomatie guidée non par la peur des critiques, mais par l’intérêt supérieur de la paix.

La route sera longue : restaurer une réputation demande plus que des déclarations. Le monde n’a pas besoin d’une Suisse alignée, mais d’une Suisse indépendante, capable d’être un terrain propice à la pacification. Espérons que Berne assume ce cap avec constance, refuse de se laisser instrumentaliser par les différents blocs et ose défendre une neutralité de principe.

La Suisse pourrait alors redevenir, grâce à une neutralité sans concession, ce qu’elle a toujours été : une lueur d’espoir dans un monde divisé.

Niels Rosselet-Christ
Député au Grand Conseil de Neuchâtel,
Val-De-Travers (NE)

C’est pourquoi il faut voter NON au traité de soumission à l’UE et NON à l’assujettissement 2.0 au Bailli Gessler.  
Nous refusons :  D’OBÉIR, DE PAYER ET DE NOUS TAIRE.