La Suisse romande pense autrement que la Suisse alémanique. C’est important de saisir cette différence pour comprendre comment l’opinion s’y construit.
Les médias romands reflètent des idées assez homogènes, souvent éloignées de celles de la population.
Il n’y a aucun équivalent à la NZZ ou à la Weltwoche. Les questions de souveraineté et de neutralité laissent le public insensible, préférant la justice sociale, les idéaux supranationaux d’un monde sans frontières, et l’Union européenne.
Certes, les Romands se sentent peu concernés par « les Bilatérales III ». Mais c’est un abus de langage trompeur que les partisans imposent et que les médias reprennent. En réalité on parle d’accord institutionnel et d’ingérence des juges étrangers en Suisse.
Dans ce contexte, nous avons une Romandie qui s’éloigne de plus en plus d’un sentiment national et pourrait être la brèche qui fait basculer la Suisse. Ce qui préoccupe les romands au quotidien, c’est le pouvoir d’achat.
Ce nouvel accord touche directement à cela : 350 millions de francs de tribut par an pour accéder au marché européen.
C’est une logique féodale dans laquelle nous deviendrions les vassaux.
J’aimerais aussi alerter sur les problèmes de la libre circulation.
À Genève, c’est notre réalité quotidienne.
Les loyers sont devenus inabordables, et le chômage reste trop élevé à cause de la concurrence avec les travailleurs frontaliers.
Cette pression se ressent partout.
Sur les routes : les bouchons explosent.
Dans les écoles : les classes débordent.
La criminalité transfrontalière augmente et pèse financièrement sur la Suisse.
Si demain les règles européennes s’appliquent ici, pourquoi les grandes entreprises resteraient-elles, alors qu’elles sont venues pour une régulation plus souple ? Si elles doivent payer plus et subir les mêmes blocages, elles partiront.
J’en appelle à ranimer l’esprit suisse en Suisse romande.
La force de la Suisse, ce n’est pas seulement sa stabilité ou ses finances.
C’est son indépendance d’esprit.
Et cette fierté-là, on la sent encore très fortement en Suisse alémanique.
Mais en Suisse romande, elle s’éteint peu à peu, parce qu’on nous a appris à nous excuser d’être suisses.
Il ne faut pas sacrifier notre fierté nationale et notre démocratie pour quelques contrats commerciaux.
Car ce sont elles qui nous protègent du chaos.
La souveraineté est une urgence politique, pour que la Suisse reste libre – et que le peuple suisse, et lui seul, décide de son avenir.
