Large soutien à la neutralité suisse
La dernière étude « Sécurité 2025 » de l’Académie militaire (ACAMIL) de l’EPF de Zurich montre qu’en dépit de la situation mondiale, du renoncement à une politique de neutralité crédible à Berne fédérale et des attaques incessantes des adversaires de la neutralité, la population suisse soutient clairement la neutralité à 87 %. En même temps, une nette majorité des personnes interrogées exige une défense militaire forte. Certes, la volonté de coopérer militairement avec l’OTAN et l’UE est plus forte par rapport aux études précédentes. Mais les questions soulevées dans l’étude ne permettent en aucun cas de conclure, comme le fait le DDPS, que la Suisse souhaite désormais un partenariat militaire de défense avec l’UE et l’OTAN.
Quelle suite pour l’initiative ?
Le comité d’initiative va maintenant examiner la contre-proposition du Conseil des États. Reste à voir quelle sera la décision que le Conseil national va probablement prendre lors de la session d’automne.
Que veut l’initiative populaire ?
L’initiative sur la neutralité vise à inscrire la neutralité suisse dans l’article 54a de la Constitution fédérale afin qu’elle ne puisse pas être interprétée à volonté :
- La Suisse est neutre. Sa neutralité est perpétuelle et armée.
- La Suisse ne s’associe à aucune alliance militaire ou de défense. Une coopération avec de telles alliances est réservée en cas d’attaque militaire directe contre la Suisse ou en cas d’actions préparatoires à une telle attaque.
- La Suisse ne participe pas aux conflits militaires entre États tiers et ne prend pas non plus de mesures de contrainte non militaires contre des États belligérants. Sont réservés les engagements envers les organisations des Nations Unies (ONU) ainsi que les mesures visant à empêcher le contournement de mesures de contrainte non militaires d’autres États.
- La Suisse s’appuie sur sa neutralité perpétuelle pour prévenir et résoudre les conflits et se tient à disposition en tant que médiatrice.
La nature unique de la neutralité suisse
La neutralité suisse, c’est-à-dire la neutralité permanente, armée et intégrale, est le principal instrument de maintien de la paix pour notre pays. Cela est particulièrement vrai aujourd’hui. Elle permet d’éviter qu’un ennemi n’attaque la Suisse. Toutefois, la crédibilité, la fiabilité et la confiance dans la politique de neutralité de la Suisse sont des conditions préalables à cette stratégie de prévention de la guerre.
La Suisse doit être reconnue dans le monde entier
La crédibilité de la Suisse en tant que pays neutre dans le monde passe aussi par le renoncement à des moyens de coercition non militaires (sanctions économiques, sanctions diplomatiques, restrictions de voyage, etc.).
Seule une neutralité globale pouvant être imposée en cas de crise par ses propres moyens militaires est crédible et sera respectée par les autres États.
La question centrale est la suivante : neutralité crédible ou guerre ?
La Suisse a le choix entre les deux options suivantes : neutralité intégrale ou guerre ? Seule la neutralité intégrale peut empêcher la Suisse d’être entraînée dans une guerre. C’est la seule façon pour la Suisse de ne pas être une partie belligérante. Elle n’est l’amie d’aucune partie belligérante, mais elle n’est pas non plus l’ennemie de l’une d’entre elles. Cela nous protège d’une attaque contre notre pays.
contact :
ancien conseiller national Walter Wobmann, président du comité d’initiative « Initiative sur la neutralité », 079 435 45 61