Le traité prévu par l’UE avec la reprise dynamique du droit va concerner tous les citoyens et citoyennes. En quoi ce traité me concerne-t-il en tant que viticultrice, alors que seule une très petite partie du vin suisse est exportée vers le marché intérieur de l’UE ?
Dorénavant, pour exporter vers l’UE, il faut déjà coller une étiquette indiquant les valeurs nutritives (calories, valeur en sucre …). Quelle absurdité ! L’UE et son obsession à réglementer toucheront toutes les PME suisses, ce qui se traduira par une bureaucratie et des coûts supplémentaires élevés.
Affirmer que le nouvel accord ne concerne que des adaptations techniques en vue d’un accès privilégié au marché intérieur de l’UE et que nous bénéficierons d’un paquet de contrats sur mesure de la part de l’UE constitue un euphémisme et un leurre.
Les partisans d’un rapprochement de l’UE devraient lire attentivement la déclaration commune, le « Common-Understanding », qui a fixé les règles applicables avant les négociations. Peut-être devraient-ils aussi la lire en français et pas seulement en anglais. De nombreux entrepreneur et entrepreneuses ont lu ce document de 13 pages et ont passé des nuits blanches. En effet, ils estiment que cet accord n’apportera guère d’avantages et ne sera pas du tout durable. Je suis reconnaissante aux courageux entrepreneurs de « Boussole Europe » de s’y opposer activement par leur initiative populaire. Soutenons l’initiative « Boussole ». Le peuple et les cantons doivent en effet avoir le dernier mot.
Outre la reprise dynamique et automatique du droit, nous allons avoir des juges étrangers avec la Cour de justice de l’UE. Ils surveilleront notre législation et notre démocratie. En tant que jeune Conseillère nationale, le fait que des décisions populaires explicites du peuple suisse et des cantons puissent être annulées par l’UE me dérange. Prenons l’exemple de l’initiative sur la responsabilité des multinationales, que les électeurs ont rejetée. Avec la loi européenne sur la chaîne d’approvisionnement, cette décision du peuple serait annulée. En outre, nous devrions verser à l’UE des contributions régulières de plusieurs milliards. Ces fonds manqueront alors en Suisse pour répondre à nos propres besoins.
Cette affaire est claire : nous devons mettre un terme à cet accord d’assujettissement.
C’est pourquoi il faut voter NON au traité de soumission à l’UE et NON à l’assujettissement 2.0 au Bailli Gessler. Nous refusons : D’OBÉIR, DE PAYER ET DE NOUS TAIRE.

Katja Riem,
Conseillère nationale,
viticultrice,
agricultrice et agronome