Partager l'article

Le Conseil fédéral adopte le message relatif à l’initiative sur la neutralité :« Guerre ou paix ? », telle sera la question soumise au vote !

Lauterbrunnen, le 27 novembre 2024 - Le Conseil fédéral a adopté aujourd'hui le message relatif à l'initiative populaire « Sauvegarder la neutralité de la Suisse (initiative sur la neutralité) et il recommande aux Chambres fédérales de rejeter l'initiative sans lui opposer de contre-projet.

Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis a présenté lors de la conférence de presse d’aujourd’hui les arguments du Conseil fédéral pour rejeter l’initiative sur la neutralité. Il a constaté en préambule que le Conseil fédéral ne souhaite plus utiliser des termes caractéristiques qui étaient dans l’esprit du temps comme la neutralité « active ou coopérative » et qu’il entend désormais s’en tenir à la base juridique de la neutralité, c’est-à-dire à la Convention de La Haye, et ne pas s’orienter sur la Charte de l’ONU, comme l’a fait la commission d’étude « Politique de sécurité » mise en place par le DDPS.

Ces déclarations sont déjà un succès en soi pour l’initiative sur la neutralité, déposée avec près de 130’000 signatures valables. Mais Pro Suisse et le comité d’initiative notent malheureusement que sous le slogan « gestion flexible de la neutralité », on cherche à développer la coopération militaire avec l’UE et l’OTAN. La majorité du Conseil fédéral soutient donc notamment l’intégration insidieuse et secrète de la Suisse dans l’OTAN. Par ailleurs, on va donc continuer à encourager les sanctions économiques à l’avenir. À une question posée par un journaliste, à savoir si la « Conférence du Bürgenstock » n’aurait pas généré un processus de paix plus efficace si l’initiative sur la neutralité avait été en vigueur avant la guerre en Ukraine et si la Russie, partie prenante à la guerre, y avait participé, le Conseiller fédéral Cassis a fait remarquer que la Suisse aurait subi un grand dommage d’image dans le monde occidental si elle n’avait pas participé aux sanctions. En adoptant cette attitude du moindre effort, le ministre des Affaires étrangères montre que l’essence de la neutralité armée, perpétuelle et globale n’est pas bien comprise. C’est pourquoi il est urgent de faire inscrire l’essence de la neutralité suisse dans la Constitution fédérale, afin de pouvoir mettre un terme à la désorientation de la Berne fédérale en matière de politique de neutralité.

Pro Suisse et le comité d’initiative vont analyser minutieusement le message du Conseil fédéral et compléter en conséquence les préparatifs de la votation déjà lancés. Les Suisses et les cantons seront amenés à répondre à la question de savoir si la Suisse veut risquer la guerre ou préserver la paix.