Le 5 avril dernier, plusieurs centaines de membres de Pro Suisse se sont rassemblés à Berne. De plus en plus de libéraux luttent contre le rattachement de la Suisse à la bureaucratie monstrueuse de Bruxelles et se retrouvent dans le combat pour la souveraineté de la Suisse.
« La politique européenne du Conseil fédéral et de l’administration fédérale n’est pas conforme aux traditions démocratiques de la Suisse. » Voilà ce que dénoncent le Dr Stephan Rietiker et Werner Gartenmann, respectivement président et directeur de Pro Suisse, dans une lettre ouverte adressée à la Présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter. En cause : l’accès réservé à une poignée d’élus triés sur le volet aux textes de l’accord de soumission à l’Union européenne, selon la presse. Des méthodes aux antipodes de nos traditions, qui n’annoncent rien de bon…
Mais qu’on ne s’y trompe pas : la lente érosion de notre démocratie directe n’inquiète pas que le camp souverainiste. Déjà monté au front lors du combat de l’alliance Boussole/Europe, Nicolas Jutzet, libéral pur jus, enfonce le clou dans un entretien accordé au Peuple. Sans langue de bois, il appelle la Suisse à se « méfier d’un rapprochement » avec l’UE pour préserver sa nature « moins bureaucratique et centralisée ».
Une relation déséquilibrée
À l’en croire, « en acceptant l’accord-cadre 2.0, nous prenons le risque que les dimanches de votations se transforment en discussions visant à déterminer si oui ou non nous acceptons de courir le risque d’être sanctionnés par l’UE en fonction du résultat qui sort des urnes. »
Catastrophisme ? Quand on voit comment on étouffe tout véritable débat sur cet accord de soumission, on est forcé de constater que ses craintes sont fondées.
Et le cofondateur du média Liber-thé de conclure : « Je suis pour des relations commerciales privilégiées qui rendent la Suisse plus libre, d’égal à égal ; ce n’est pas le deal qui est sur la table. »
Libéraux authentiques ou souverainistes, peu importe, en somme : pour tous les amoureux de la Suisse, un seul mot d’ordre aujourd’hui — celui rappelé par l’ancien conseiller fédéral Christophe Blocher lors de l’assemblée générale de Pro Suisse du 5 avril : « Nous ne voulons pas avoir de juges étrangers ! »
– Raphaël Pomey