Or, contrairement aux décisions du Conseil de sécurité, les nombreuses résolutions de l’Assemblée générale ne produisent aucun effet et demeurent lettre morte. Néanmoins, outre les Etats-Unis et Israël, un certain nombre d’Etats ont eu le courage de dire non, parmi lesquels, en Europe, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie ainsi que notre voisin neutre l’Autriche, ce qui est remarquable. Parmi les autres pays européens qui se sont abstenus, on trouve le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie, la Grèce, Chypre, la Roumanie, la Bulgarie, la Macédoine du Nord, la Serbie, l’Albanie, l’Islande et bien sûr l’Australie, le Canada et le Japon. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré sans ambages que son pays ne pouvait pas approuver une résolution qui ne nomme pas les actes honteux du Hamas.
La Suisse se place ainsi à l’écart, en opposition avec la grande majorité de nos Etats voisins, l’UE et l’OTAN. Non pas pour souligner l’indépendance et la neutralité de la Suisse, mais pour hurler au loup avec des États autoritaires.
Comme toute action militaire, l’opération israélienne contre les criminels du Hamas est limitée par le droit international des conflits armés. Celui qui mène la guerre doit protéger autant que possible la population civile, ne peut en principe attaquer que des combattants et doit respecter le principe de proportionnalité de ses frappes. Les Israéliens en sont parfaitement conscients. Voilà pourquoi ils demandent depuis des semaines à la population civile de quitter le territoire, principalement menacé, du nord de Gaza, alors que le Hamas l’en empêche précisément afin de pouvoir l’utiliser comme bouclier humain, ce qui constitue un crime de guerre. De plus, les limites du droit international des conflits armés sont à mettre en parallèle avec le droit de l’agressé à la légitime défense, qui est également garanti par la Charte des Nations unies.
En sa qualité de pays abritant la Croix-Rouge, la Suisse neutre doit rappeler aux belligérants leurs obligations légales. Mais en permettant que les crimes atroces d’une horde d’assassins, qui sont à l’origine de la situation actuelle, ne soient pas mentionnés, elle se rend coupable de partialité et perd toute crédibilité.
Le DFAE fait savoir que le conseiller fédéral Cassis avait préalablement approuvé cette aberration, ce qui ne ferait évidemment qu’empirer les choses. Depuis des années, on peut cependant observer qu’une approche unilatérale du conflit au Proche-Orient se propage dans ce département, frôlant parfois les limites de l’antisémitisme. L’ambassadrice suisse à l’ONU Pascale Baeriswyl semble se livrer à un activisme de gauche qui n’a plus rien à voir avec la neutralité de la Suisse. Monsieur Cassis a besoin des voix des partis bourgeois, et notamment de l’UDC, pour sa réélection le 13 décembre. Pro Suisse lui rappelle de ne plus faire le jeu de ses fonctionnaires gauchistes et pro-arabes, d’assumer ses responsabilités et de mettre énergiquement de l’ordre au sein de son département.